Au mauvais endroit, au mauvais moment (PV Camille)

Une journée assez semblable aux précédentes, se passait tranquillement pour Maxwell sur Thalos. Il faut dire que les colonisateurs de cette planète égarée au beau milieu du vide interstellaire se trouvant entre la Terre et Alpha du Centaure n’avaient découvert que les environs de la base Ellis. Et cette terre, magnifique d’un point de vue environnemental regorgeait de dangers. La première équipe de reconnaissance en avait fait les frais et cela avait permis aux derniers représentants de la Terre d’en savoir davantage sur les risques présents sur cette planète. Toutefois, cet environnement était encore loin de leur être familier.

Ashton se trouvait au centre des arkanges, non loin du terrain d’entraînement déserté pour le reste de la journée. Assis sur une caisse en bois, en plein air, il profitait de la quiétude des lieux et de la fin de l’après midi, équipé d’une flasque à whisky et d’un jeu de cartes. Certes, ce genre d’activité se pratique à plusieurs mais le militaire savait aussi s’amuser en solitaire. Il semblait s’entraîner au poker au vu des cartes disposées sur la caisse adjacente à la sienne sur laquelle il était assis. Ce n’était pas étonnant qu’il soit un adepte de ce jeu vu son intérêt pour les activités à risques. Une clope coincée entre les lèvres, il avait l’impression de vivre le meilleur moment de cette morne journée.

Un sourire mutin se dessina sur les lèvres du pilote lorsqu’il vit la combinaison que lui offrait son jeu : Un beau petit full de réalisé. Il regroupa les cartes quelques instants plus tard dans le but de les mélanger et de les distribuer de nouveau. Mais, il n’en eut pas vraiment le temps en raison du fait qu’il avait de la visite. Du coin de l’œil, il s’aperçut qu’il s’agissait d’une civile parcourant le petit chemin menant au reste de la base. L’arkange ne releva les yeux vers elle que lorsque cette dernière se décida à lui faire de l’ombre en stoppant sa marche devant lui. Maxwell, vêtu de son treillis militaire et de ses rangers noires, releva la tête lentement, ses yeux fixant fermement, de manière presque hostile, les iris de la nouvelle venue.

«Dîtes, je sais bien que les civils aiment traîner un peu partout mais vous n’avez pas l’impression de vous trouver sur un terrain militaire ?»

Maxwell ignorait qui elle était et ce qu’elle voulait. Mais, il venait de faire un effort pour ne pas qu’il se montre encore moins courtois au premier abord. Toutefois, l’ironie paraissait bien perceptible vu les mots choisis et l’intonation avec laquelle il s’était exprimé.

Camille tournait en rond dans la base en construction. Tous le monde était plus où moins occupé à faire quelque chose, agrandir, entretenir ou nettoyer la base. Elle était perdu dans son aile, son atelier n’était pas vraiment fréquenté par d’autres humains et bien qu’elle ne soit pas très sociable, elle avait besoin de voir du monde et plus que tout elle avait besoin de sortir. Elle n’en pouvait plus de cet air conditionné, filtré et réchauffé. Elle avait besoin de sentir la vie, les odeurs du monde extérieur, de sentir la lumière dans ses yeux et le soleil sur sa peau.

Mais elle ne pouvait pas sortir toute seule, les expéditions de découvertes l’avaient démontré, surtout la première. Bref il lui fallait un Arkange pour la protéger. C’est dans ce but qu’elle quitta son atelier bureau pour se diriger vers la base d’entrainement de ce petit groupe militarisé. Pas qu’elle les portait vraiment dans son cœur d’ailleurs, elle les trouvait parfois un peu trop sérieux, mais elle devait bien reconnaître qu’ils étaient utiles à la communauté et qu’ils avaient sauvé quelques situations désespérées.

La base était vide, pas un rat dans la boutique. Camille en était déjà toute énervé, c’est alors qu’elle aperçu au loin, un mouvement. Elle s’approcha a vive allure, ses chaussures foulant le léger gravier qui jonchait le sol. Le militaire ne semblait pas l’avoir remarqué, mais si c’était le cas il se foutait royalement d’elle et préférait continuer à jouer aux cartes… le goujat. Ce n’est que quand la silhouette de Camille cacha le soleil qu’il se décida à lever les yeux vers elle.

Maxwell «Dîtes, je sais bien que les civils aiment traîner un peu partout mais vous n’avez pas l’impression de vous trouver sur un terrain militaire ?»

Il aurait aussi bien pu l’envoyer chercher la ligne d’horizon. La légendaire amabilité du corps armé ne se démentait donc jamais. Pourtant elle ne se laissa pas démonter, après tout elle avait trouvé ce qu’elle cherchait, un militaire, aussi désagréable soit-il.

Camille « Je veux sortir ! »

Elle faillit même taper du pied pour renforcer le côté théâtrale de cette scène qui s’annonçait déjà comme historiquement ridicule. Mais elle voulait sortir… coûte que coûte…

Camille « Je veux sortir ! »

Le militaire ne s’attendait pas à une réaction aussi directe de la part de l’inconnue. Son regard avait même commencé à se détourner vers son jeu de cartes une fraction de seconde avant qu’elle ne s’exprime. D’ailleurs, il ne s’attendait pas à grand-chose de sa part après avoir tenté de la rembarrer plutôt sobrement dans un premier temps. La réponse de la blonde se résumait en trois mots mais Maxwell n’eut aucun mal à saisir le message.

Alors comme ça, elle arrivait comme une fleur et exigeait une sortie en dehors de la base Ellis. Amusé dans un premier temps par l’aplomb de la civile, le militaire fronça des sourcils et pivota sur sa caisse en bois afin de lui faire face et de montrer à sa manière son...désaccord.

Maxwell «Et bien, allez-y, je ne vous retiens pas !»

L’homme fixa la blonde dans l’espoir que celle-ci se mette à rechercher un autre pigeon à emmerder. Puis, il reprit la même place que tout à l’heure, se retrouvant de profil par rapport à l’inconnue. Plus par nervosité qu’autre chose, Ashton commença à mélanger ses cartes, par le biais de ses deux mains faisant preuve de dextérité. Il a toujours apprécié les manipuler et cela fait maintenant des années qu’il est devenu un fervent adepte du poker. Peu de temps après, il se permit même de rajouter une très fine couche de sarcasmes.

Maxwell «Vous voyez la grande porte côté sud ? Vous la prenez et vous vous retrouverez comme par magie dehors. Vous verrez, ce n’est pas si compliqué.»

Le militaire ne souhaitait surtout pas jouer les guides touristiques et se retrouver en situation difficile après à cause d’un caprice. Et puis, si il devait écouter tous les civils désirant crapahuter un peu en dehors de la base, ça deviendrait très rapidement du n’importe quoi. Sur le moment, il se demandait même pourquoi il avait fallu qu’elle tombe sur lui. Décidément, on ne pouvait jamais être parfaitement tranquille sur cette base…

Le militaire avait déjà commencé à détourner les yeux avant même qu’elle n'est commencée à parler. Nan mais quel toupet je vous jure, quel rustre ce type en treillis. Camille ne se démonta pas pour autant et lui débita ça requête avec force et véhémence.

Bien que son aplomb sembla l’amuser pendant un instant, le militaire fini par se tourner vers elle, sourcils froncés, pour lui faire face. S’il s’était retourné vers ses cartes, elle l’aurait giflé.

Maxwell «Et bien, allez-y, je ne vous retiens pas !»

Nan mais c’est qu’il la prenait pour une truffe en plus. Comme si elle ne savait pas que l’extérieur de la base était interdit aux civils et encore plus s’ils n’étaient pas accompagnés. Visiblement il ne savait pas à qui il avait à faire ce goujat et quand bien même ne serait-elle personne, un vrai gentleman se serait volontiers proposé de l’escorter. Décidément tout foutait le camp. Oh le petit saligaud ! Voila qu’il se mettait à nouveau à tripoter ces cartes et à lui présenter son profil plein de poches. Camille bouillait de l’intérieur, elle n’avait pas l’habitude de ce faire traiter comme une vulgaire plante verte. Il se permit même de faire un petit peu plus le malin.

Maxwell «Vous voyez la grande porte côté sud ? Vous la prenez et vous vous retrouverez comme par magie dehors. Vous verrez, ce n’est pas si compliqué.»

Camille hésita à le frapper sur le champ. Elle était trop énervée pour n’être ne serait-ce que choquée par ces propos machistes et misogynes. Elle fit deux ou trois pas de côté et vint se placer de l’autre côté de la caisse. Elle s’accroupit en face de l’autre rustre, manque de pot pour lui elle n’avait pas de décolleté. Elle regarda fugitivement ce qui lui servait de table, quand un objet insolite attira son attention. Elle releva la tête, le sourire aux lèvres, elle adorait faire la peste et cet inconscient venait de lui en donner l’occasion.

Elle se pencha vers lui et lui chuchota quelque chose à l’oreille.

Camille " … "

Puis elle se recula, s’assit en tailleur en face du soldat et attendit que sa réaction se manifeste.

» Camille Ellis
» Camille Ellis - Kristen Bell